Tout au long de notre vie, nos interactions avec différentes personnes, environnements et expériences sont ce qui fait de nous ce que nous sommes. Maintenant, imaginez si ces entrées laissaient une marque à la surface de la peau. C'est ce que sont les tatouages: des rappels de ce qui fait de vous ce que vous êtes. Avec le Body of Reverbs (BOR), je souligne ces moments.
Voici les mots de Michele Servadio, une artiste multidisciplinaire basée à Londres et la créatrice du Body of Reverbs ( BOR), un rituel contemporain qui utilise la machine à tatouer comme instrument de musique, traduisant les vibrations de l’aiguille sur la peau en un son. Joué devant une foule, le tatouage lui-même est abstrait et spontané. C’est parce que c’est l’expérience, la connexion entre le corps, le son et l’espace qui est centrale, et non le résultat.
BOR est née de la nécessité de ramener le tatouage à son identité archaïque, à une époque où un produit consommé en masse. "L'objectif était de créer une pratique artistique totale avec le tatouage en son centre", explique Servadio.
Depuis sa création en 2014, BOR a lancé New Rituals for Contemporary Bodies LP + Book avec des enregistrements de deux performances de 2016 avec Years of Denial et Hexn. Le disque sera lancé le le 7 septembre pendant GESTURES01, une soirée d’art performance alternative dans The Old Baths Hackney Wick et des invités tels que Dahc Dermur VIII (Chadd Curry), Nick Tee, Matteo Vallicelli et Olivier de Sagazan. En prévision du lancement, Mele Couvreur, praticien du développement social basé à Londres et passionné d’art et d’encre, a brièvement évoqué l’événement avec Michele, son point de vue sur l’art et le tatouage et son désir de les fusionner tous les deux.
Le line-up de GESTURES01 est assez impressionnant et comprend un mélange varié d'artistes. Cependant, tous ont quelque chose en commun: le corps et sa transformation. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce qui se cache derrière cela?
Il n'y a pas vraiment de message spécifique, il s'agit plutôt de poser des questions sur le corps, l'identité, la personnalité et votre personnalité. L'événement se veut une célébration du corps, de la personnalité et de la subjectivité à une époque de mutations constantes.
C'est pourquoi nous avons ce genre de line-up: d'Olivier de Sagazan et sa performance sur scène, B.O.R. et modification corporelle, à Chad qui est un produit vivant de cette mutation constante. Je vois un lien fort entre Olivier et Chad: nous allons commencer par Sagazan, qui modifie son apparence avec de la peinture et de l’argile, dans le contexte d’une scène et au cours d’une performance. Puis nous nous retrouvons avec Chad, qui change d'apparence chaque jour, mais en l'espace d'une vie.
Je dirais que GESTURES01 célèbre les changements.
Pourquoi voulez-vous les rassembler? Je pense qu'il est du devoir d'un artiste, d'un jeune artiste, de combler le vide lorsqu'il manque quelque chose dans la culture dans laquelle nous vivons. J'ai perçu et ressenti un manque de spiritualité dans le tatouage. Exemple. J'ai ressenti ce fossé entre l'art et le tatouage. Ou la lutte pour essayer de comprendre le tatouage, pas seulement en tant que produit, mais en tant que quelque chose de plus profond que quelque chose de non professionnel. L'art n'est pas professionnel. Cela n'existe pas, un artiste professionnel. Pas plus qu'un tatoueur professionnel, mais je ne veux pas aller trop loin …
Si vous vous en tenez à l'art, si vous voyez ce qui manque, alors je crois qu'il est de votre devoir de combler cette lacune. Pour moi, il y a un grand fossé entre l'art et le tatouage, et je veux combler cette lacune et réunir les deux. C'est pourquoi j'adore tatouer le même sujet sur quelqu'un, puis faire une peinture ou une copie du même sujet. Ils font tous partie du même univers. Mais on est fait pour vivre sur le corps de quelqu'un, et on est fait pour vivre sur papier et vivre pour toujours.
B.O.R est ce concept artistique total où l'on rassemble tout. En un sens, j'essaie de combler cette lacune en ramenant le tatouage à sa propre spiritualité. C'est pourquoi nous le connectons au pouvoir du son, de la transe et de la douleur.
Y aura-t-il un GESTURES02? J'adorerais le faire au moins une fois par an. Je ne suis pas un organisateur, mais j'adorerais le faire. J'aime la lutte. Si j'en ai la chance, oui, je le ferais totalement.
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